Khallouli A1, Bel Haj Ahmed E2, Hammemi H1, Oueslati Y1,*, Bouchoucha S1, Selmi S1, Yousfi MA2, Maalej A1, Rannen R1.
1 Service d’Ophtalmologie, Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis
2 Service de Pharmacie interne, Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis.
Mots-clés
Oedème maculaire diabétique, Anti-VEGF, Bévacizumab, Aflibercept.
Résumé
Introduction. Les anti-VEGF constituent le traitement de choix de l’œdème maculaire diabétique (OMD). Cependant trois molécules différentes coexistent sur le marché. Le but de notre étude était de comparer l’efficacité et la tolérance du Bévacizumab et de l’Aflibercept, dans le traitement de l’OMD.
Patients et méthodes. Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique, s’étalant sur 3 ans, concernant des patients suivis pour OMD au service d’ophtalmologie de l’Hôpital Militaire Principal d’Instruction de Tunis. Les deux critères de jugement étaient la mesure de l’acuité visuelle (AV) et l’épaisseur maculaire centrale (EMC) avant, 1 mois après les 3 premières injec- tions intravitréennes (IVT) d’anti-VEGF, après 6mois et après 12 mois.
Résultats. Quarante et un patients ont été inclus dans l’étude, avec un âge moyen de 63.44±7.09 ans. 13 patients ont reçu des IVT d’Aflibercept, alors que 28 patients ont reçu des IVT de Bévacizumab. La durée moyenne de diabète était de 14.22±9.36 ans. Les AV des deux groupes étaient comparables avant injection. Après la phase d’induction le gain moyen d’AV était plus marqué pour l’Aflibercept, de 0.2±0.3LogMAR (p=0,037) alors qu’il était de 0.121±0.276 LogMAR (p=0.024) pour le Bévacizumab. Après 6 mois, le Bévacizumab montre une légère perte d’AV, de -0.17±1.22LogMAR (p=0.45), puis se stabilise. Le gain d’AV était stable pour l’Aflibercept après 6 et 12mois. Anatomiquement, après la phase d’induction l’EMC a diminué de 111.2±157.7μm pour le Bévacizumab (p=0.001) puis s’est stabilisé. De même l’EMC a diminué de 123.5±180.1μm pour l’Aflibercept (p=0.03). Cependant une augmentation de 24.6±98.1μm (p=0.38) de l’EMC a été notée au bout d’une année. Dans le groupe traité par l’Aflibercept, nous avons reporté des effets indésirables liés à l’injection chez 15% des patients, sans aucun effet indésirable systémique. Pour le Bévacizumab, aucun effet indésirable n’a été signalé.
Conclusion. Une amélioration anatomique et fonctionnelle en faveur de l’Aflibercept a été notée. Néanmoins, aucune différence significative entre les deux molécules n’a été démontrée.